Bibliothécaire
depuis plus de 10 ans à l’Université du Québec, je forme les étudiants à
utiliser l’information plus efficacement en contexte universitaire. Je vise à
mener les étudiants à la compétence. Pour atteindre cet objectif, je dois leur
proposer des activités d’apprentissage ressemblant aux problématiques informationnelles
susceptibles de se présenter durant leur parcours universitaire. Je rencontre
dans cette tâche différents défis.
Le plus
important des défis est le caractère limité du temps alloué à l’enseignement,
d’ailleurs souligné dans les résultats de l’Enquête
sur le corps professoral québécois (Dyke et Deschenaux, 2008, p. 17; 27). Pourtant, savoir mieux
chercher l’information et l’utiliser de façon plus efficace peut contribuer à
obtenir de meilleurs résultats; ce qui favorise intrinsèquement la motivation
et l’engagement dans le projet universitaire. Or, par manque de temps, les
formations documentaires leur sont livrées de façon intensive, voire expéditive.
Puis, les étudiants ont accès à peu d’exercices en contexte réaliste. Aussi, la
création d’exercices complémentaires, en format numérique, accessibles à tous,
en tout temps, pourrait répondre à ce besoin. Ces matériaux d’apprentissage
pourraient d’une part permettre aux étudiants de répéter les exercices faits durant la
formation documentaire et d’autre part, permettre de varier les activités d'apprentissage et offrir une gradation dans le niveau de difficulté proposé.
Autre défi, l’enseignement
universitaire traditionnel est de plus en plus loin des attentes des étudiants
de la génération née dans l’environnement numérique. Comme le souligne Prensky (2001), ils espèrent avoir accès à
une variété de formats et à du contenu plus interactif. Encore selon Prensky, l’étudiant de cette
génération aimerait entre autres pouvoir choisir son rythme d’apprentissage, parfois
aller plus vite; ou encore de choisir comment il procèdera, par exemple de façon
moins linéaire et dans un ordre plus aléatoire (2001, p. 4).
Aussi, recherchent-ils des opportunités d'autonomisation (empowerment) dans
leurs apprentissages que pourrait leur offrir du matériel d’apprentissage
numérique. Sans compter la plus-value provenant du fait qu’une variété de
formats peut mieux rencontrer une variété de styles d’apprentissage, comme
l’apprentissage différencié (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2013) et les méthodes actives
d’apprentissage (Brazeau, 1998).
Ainsi, le
développement de matériel en format numérique : varié, interactif et accessible à
tous et en tout temps peut contribuer de rejoindre les intérêts des étudiants
nés à l’ère numérique, leur permettre d’exprimer leur autonomie dans la réalisation de cet
apprentissage et de rencontrer une plus grande variété de styles
d’apprentissage.
Ces bénéfices
liés à l’usage du numérique en contexte de pédagogie universitaire me semblent contribuer à dépasser les limites liées à mon contexte d'enseignement. Aussi,
je m'engage cet automne dans le programme court de troisième cycle Pédagogie
universitaire et environnement numérique d'apprentissage à explorer l'usage de ce type de matériel afin de déterminer comment il pourra contribuer à diversifier et optimiser l’offre de contenu pédagogique dédié au développement de la compétence informationnelle.
Références :
Brazeau, P. (1998). Stratégies pour apprendre et enseigner autrement. Montréal:
Chenelière.
Dyke, N. et Deschenaux, F. (2008). Enquête sur le corps professoral québécois.
Faits saillants et questions. Montréal: FQPPU.
Ministère de l’Éducation de l’Ontario (2013). L’apprentissage pour tous. Ottawa, ON:
Fonction publique de l’Ontario.
Prensky, M. (2001).
Digital Natives, Digital Immigrants. On
the Horizon, 9(5), 1-6.