lundi 25 septembre 2017

Billet 2 : Le milieu universitaire et ses acteurs



 



Les natifs numériques sont différents des immigrants du numérique (Prensky 2001). Comme l’apprentissage croît sur les connaissances antérieures; et bien, oui, le terrain pour semer est différent.
Encore, plus nombreuse et plus diversifiée que jamais, cette population étudiante constitue un défi pour l’enseignant : de par son hétérogénéité en âge, sa scolarité antérieure, son origine culturelle ou ses buts individuels (Ménard, 2016).
Leur manière d’apprendre a-t-elle changé? La réponse est plus nuancée. Ils sont habitués aux contenus imagés, vidéos et interactifs. Il faut en effet plus de concentration pour lire et comprendre des articles scientifiques, ce qui peut décourager les étudiants (Green, 1991). De plus, ces étudiants y ont très peu été initiés. Ils présentent « un grand manque de méthodologie de travail adéquate » (Dyke et Duchseneau, 2008, p. 32) et de l’environnement d’apprentissage universitaire.
Possiblement qu’une partie de la réponse se trouve dans cet écart. Est-ce que les étudiants de premier cycle universitaire ont anticipé avoir besoin de cette connaissance de la méthodologie afin d’appuyer leur réflexion sur la littérature scientifique? De mon expérience, la réponse est : assez rarement.
Puis, en fait, c’est ce que leur propose l’université. Pourtant, souvent l’étudiant ne le sait pas avant d’y être confronté dans le cadre des cours. Il vient d’abord à l’université chercher une profession comme travailleur social, enseignant au primaire ou infirmière clinicienne.

Aussi, dans sa proposition, l’université a la responsabilité de fournir les moyens afin de favoriser le succès de l'étudiant . Sans quoi, il échouera ou abandonnera.
Parmi les moyens à la disposition de l’université, soutenir une variété de pédagogies dans l’enseignement en est un privilégié, puisque l’enseignement constitue la catégorie de facteurs ayant le plus d’influence sur l’apprentissage (Hattie, 2012). Plus encore, cette méta-analyse relève qu’une variété de pédagogies est reconnue comme plus efficace sur l’apprentissage; les trois premières pédagogies préconisées étant : l’enseignement explicite, le tutorat par les pairs et la pédagogie constructiviste, soit une démarche d’apprentissage centrée sur l’élève en fonction de son rythme et de ses préférences (Chall, 2000).

Dans ma pratique de l'enseignement, où les étudiants sont de plus en plus nombreux et hétérogènes, à un rythme de trois sessions annuellement, le défi reste entier.
Cependant, je choisis de m’outiller pour y faire face. J’ai exploré l’usage de la vidéo, de l’auto-évaluation de l’étudiant en ligne et de l’évaluation en ligne. Ces outils utilisés ponctuellement à travers l’enseignement explicite ont à mes yeux faits leurs preuves. Les étudiants peuvent les prévisionner et arriver en classe plus centrés et conscients de ce qui les attend. Ils peuvent également y revenir au besoin, à volonté et à leur rythme.
La variété des outils maintenant disponibles pour répondre aux besoins plus spécifiques des différents étudiants m’inspire et me garde optimiste. Sans compter que bientôt, les enseignants universitaires seront eux-mêmes issus de ces fameuses « nouvelles générations ».

Chall, J. S. (2002). The academic achievement challenge : what really works in the classroom? New York: Guilford Press.
Greene, E. (1991). The reading crisis: Why poor children fall behind. The Library Quarterly, 61(2), 243. Repéré à  https://apps.uqo.ca/LoginSigparb/LoginPourRessources.aspx?/docview/1290726267?accountid=14724
Hattie, J. (2012). Visible learning for teachers : maximizing impact on learning. London, Angleterre: Routledge.
Ménard, L. (2016). Le milieu universitaire québécois: d'hier à demain. Repéré à sav_coursddd9651p3724_Cap2_v2_HD

Billet 4 : Amélioration continue des pratiques pédagogiques

L'alignement pédagogique, la proposition d'évaluer les apprentissages en situation authentique et la rétroaction sont trois outi...